Coraline - Neil Gaiman

 

Coraline vient de déménager et découvre son environnement, une étrange maison qu'elle et ses parents partagent avec des voisins peu communs: deux anciennes actrices et un vieux toqué éleveur de souris savantes. 

"Je suis une exploratrice !", clame Coraline. Gare pourtant : derrière la porte condamnée, un monde magique et effrayant l'attend. 

Attention, grand frisson.

Mon avis

Je suis une très grande fan de l'adaptation cinématographique en slow motion, réalisée par Tim Burton en 2009. Je suis tombée amoureuse de l'univers vraiment étrange, décalé et sombre ainsi que ses personnages loufoques. En ouvrant ce livre, je croyais pouvoir obtenir plus d'informations sur l'univers et combler mes points d'interrogation apportés par le film. 

Malheureusement, le fait d'avoir vu le film avant de lire le roman a gâché la lecture. Dans l'adaptation cinématographique, on a plus de détails, il y a l'ajout de Patbie - petit garçon, voisin de Coraline - et la fin est ouverte. L'entrée du chat derrière le panneau sans qu'il réapparaisse nous laisse supposer que l'autre monde n'est pas derrière Coraline mais toujours bien ouvert. La menace de l'autre mère continue de planer sur la jeune fille. Je m'attendais à avoir plus d'informations alors que c'est l'inverse, le roman est plus fermé. De plus, l'adaptation est tellement conforme au roman qu'à la lecture de chaque passage, on a la scène du film imprimée sur notre rétine. Il n'y a plus de place pour l'imagination. 

Neverwhere était un roman très court mais ça fonctionnait. Ici, je trouve que cela n'est pas un roman mais une nouvelle. Il y a une sensation de trop peu. Je n'ai pas retrouvé la plume magique de Gaiman que j'avais aperçu dans Neverwhere. Néanmoins, l'univers créé est intéressant et assez effrayant. Cela me rappelle un peu Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire, dans le sens où les enfants grandissent un monde d'adultes qui ne s'intéressent guère à eux et doivent trouver du courage pour affronter tous leurs malheurs seuls. 

Étant psychologue, j'ai abordé et comprit ce roman sous une lecture psychologique. J'ai beaucoup aimé ce personnage de l'autre mère, cette chose qui se nourrit de l'amour des enfants en les piégeant, pour ensuite dévorer symbolique leur vie et les abandonner comme des vieux jouets. Ce personnage ressent un besoin maternel, qu'elle ne peut s'empêcher d'assouvir, mais n'est pas assez saine pour apporter du bonheur sur la durée à ces enfants. Elle se rapproche d'un enfant brisé qui tente de prendre une position parentale mais est trop égocentré au point qu'elle reste cet enfant capricieux qui utilise les autres à sa guise. 

Je dirais donc que ce roman a un fort potentiel mais que celui-ci se perd dès lors qu'on a déjà vu le long-métrage animé.