Des milliards de tapis de cheveux - Andreas Eschbach

 

Nœud après nœud, jour après jour, toute une vie durant, ses mains répétaient les mêmes gestes, nouant et renouant sans cesse les fins cheveux, comme son père et le père de son père l’avaient fait avant lui... N’est-ce pas étrange qu’un monde entier s’adonne ainsi au tissage de tapis de cheveux ? L’objet en est, dit-on, d’orner le Palais des Étoiles, la demeure de l’Empereur. Mais qu’en est-il de l’Empereur lui-même ? N’entend-on pas qu’il aurait abdiqué ? Qu’il serait mort, abattu par des rebelles ? Comment cela serait-il possible ? Le soleil brillerait-il sans lui ? Les étoiles brilleraient-elles encore au firmament ? L’Empereur, les rebelles, des milliards de tapis de cheveux ; il est long le chemin qui mène à la vérité, de la cité de Yahannochia au Palais des Étoiles, et jusqu’au Palais des Larmes sur un monde oublié... 


Couverture de « Des milliards de tapis de cheveux »

Mon avis

Ce livre est vraiment une pépite dans ce genre, parce que justement il ne ressemble à aucun autre. L'intrigue de base est étrange et la construction du roman l'est tout autant. 

Les chapitres sont chacun consacré (sauf les trois derniers) à un personnage. On passe ainsi d'un personnage à un autre personnage, qui sont souvent relié de près ou de loin, les uns aux autres. On revient parfois sur certains personnages mais en arrière-plan, quand ils sont intégrés dans le récit d'un nouveau personnage. Ça nous permet d'avoir des visions très différentes du monde sous le règne de l'empereur. On peut aussi découvrir rapidement l'univers qu'Escbach a créé en très peu de pages. La chronologie est très particulière : parfois, entre chaque chapitre/personnage, il peut s'écouler seulement quelques années voir des dizaines. 

L'univers m'a, personnellement, rappelé un peu Star Wars. À la fois, il y une drôle de combinaison entre l'archaïque et la technologie en fonction de la planète ou du vaisseau dans lequel on se trouve mais aussi l'opposition entre les fervents croyants du système et les rebelles. Passé la moitié du livre, il y a quelques chapitres qui m'ont beaucoup marqué par l'effroi qu'ils apportent. Ça m'a un peu perturbé mais ils sont très réussis. La fin pourrait beaucoup décevoir par sa simplicité mais je l'ai quand même beaucoup appréciée.

J'ai particulièrement aimé ce livre car, au-delà de l'intrigue principale, les récits de vie brisées posent tous des questionnements sur la vie et le sens que chacun d'entre nous recherche et donne à la sienne. Il est important, je pense, de parfois se distancer du symbolique contenu dans le roman pour comprendre l'oeuvre dans son entièreté. 



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